( someone to you )

the way you are ☼ tu n'as jamais connu tes parents. tu n'étais qu'un bébé quand on t'a retrouvé devant la station de police, en pleurs, en harmonie avec la pluie qui tambourinait contre les toits. on ne savait pas trop à qui tu appartenais, où tu irais. des souffles ici et là, qui va s'en occuper, le système a voulu te prendre, mais le couple soledad a décidé de te prendre avec eux. personne ne s'est débattu. ils voulaient un deuxième enfant, n'y arrivait pas. alors tu as été leur cadeau, et tu as toujours été à eux. un soledad, une vraie, peu importe que le sang, peu importe le reste. pour toi, ça n'a jamais été une question.

the way it was ☼ vous étiez bien, tous les quatres. c’était loin d’être la vie parfaite, évidemment. une famille normale, avec ses succès et ses problèmes. pas beaucoup d’argent, certainement, mais ça n’a jamais été un souci aux yeux de vos parents. ils vous ont rapidement enseigné que y’a plus important, dans la vie, et c’est resté ancré, pour gia et toi. vos parents avaient rachetés une grande maison abandonnée avec un héritage que votre mère avait reçu, et alors qu’elle était enceinte de gia, ils ont commencés les rénovations. ça a été long, ça a été pénible, et ils n’ont terminés que lorsque gia était née et qu’ils songeaient à t’avoir toi. l’auberge, créée à leur image, un mélange inusité entre la culture du cut et le manille natif de ta mère. des couleurs, absolument partout, des planchers en bois, des peintures éclectiques, des installations pas tout à fait luxueuses mais confortables. un endroit abordable pour les voyageurs de passage, les étudiants, les amoureux. ils ont appelé ça le castaway, parce que c’était le film préféré de ton père. c’est là que tu as grandi, avec une soeur de deux ans ton aînée, à voir les clients passer, à chuter dans les grands escaliers, à apprendre à nager presque avant même de savoir marcher. tes parents ont toujours travaillé dur - et tu as grandi assise sur le comptoir du lobby, que tu aimes dire. tu as rapidement compris qu’il fallait travailler pour réussir dans ce monde, et que les sacrifices étaient nombreux mais nécessaires. tu as appris à vivre avec pas grand-chose, mais dans le fond, tu n’as pas besoin du reste. tes parents étaient souvent fatigués, et parfois, ton père restait dormir à l’auberge au lieu de rentrer dans votre petite maison, juste à côté. mais ils s’aimaient. ils resteraient toujours ensemble, que ta mère te soufflait quand tu t’inquiétais. cette vie-là, c’est la seule que tu ai jamais connu, et tu ne troquerais tes souvenirs pour rien au monde.

the way it became ☼ puis, l’accident. un truc tout bête, dans le fond. tu avais dix-sept ans, gia dix-neuf. tu ne pensais pas que la vie pourrait être autrement. mais il pleuvait fort, ce soir-là, et le vent sifflait contre les murs de la maison. tes parents ne sont jamais rentrés. un arbre est tombé sur leur voiture, et ils sont morts sur le coup. parfois il t’arrive encore de te réveiller au milieu de la nuit, quand la pluie cogne fort, et de croire qu’ils ouvriront enfin la porte. et juste comme ça, il ne restait plus que gia et toi. elle était assez âgée pour te prendre en charge, heureusement. quelques mois avant tes dix-huit ans, et les services sociaux ne vous ont pas embêtés, votre tante s’en est assurée. toi, tu étais perdue. toi, tu pleurais tous les jours. puis vous vous êtes reprises en main. gia a refusé d’abandonner l’auberge. vous y aviez grandi, de toute façon - vous saviez comment ça fonctionnait. alors juste comme ça, l’auberge était à vous. alors toi et gia vous êtes devenues co-propriétaires. vous avez pris la maison, aussi. et l’auberge vous a sauvé la vie. elle vous a permis de vous concentrer sur quelque chose pendant que vous faisiez votre deuil. ta soeur était déjà ta meilleure amie, mais votre complicité s’est encore resserrée davantage. tu as trouvé ta force en elle, et vice versa. une équipe pour passer au travers de tous les jours. gia, elle est toute ta vie. vous venez ensemble, et en même temps, vous trouvez un équilibre parfait, à savoir mener des vies différentes sans jamais vous quitter. elle respecte ton indépendance et tu respectes son autorité en tant qu’aînée. et vous vivez tous les jours, un à la fois, comme on vous a appris. la photo de vos parents bien en évidence dans le lobby, pour les voir sourire à chaque fois que vous arrivez travailler.

the way it is ☼ tu te lèves au petit matin, parfois la tête qui tourne un peu de la fête de la veille. tu déposes un baiser rapide sur les lèvres de ton copain, parfois endormi à tes côtés. tu enfiles ce que tes mains trouvent, et la première chose que tu fais, c’est filer vers l’auberge. tu attrapes un café, gia est toujours déjà là, tu restes parfois travailler. quand y’a quelqu’un déjà là, tu t’occupes des courses, ou tu préoccupes des papiers. des fois, quand le soleil brille fort et que le vent ne te bouscule pas trop, tu vas nager un peu. tu files dans les rues de kildare sur ton skate, saluant les habitués, t’attardant toujours un peu dans les environs du marché pour voir les fruits frais, et peut-être t’acheter une banane ou une orange. tu retrouves tes amis, ceux dont tu ne sais pas te séparer, un groupe éclaté qui ne fait aucun sens. tu pars en randonnée, tu vas visiter ta tante, tu bois un deuxième café. régulièrement dans la journée tu passes à l’auberge pour t’assurer que tout se passe bien, tu aides quelques clients, tu passes quelques heures derrière le comptoir pour régler des affaires. tu discutes avec gia, toujours, elle est jamais loin. le soir venu, tu attrapes ton pack de bières et tu sors sur la galerie de votre maison, tu t’étends dans le hamac et tu regardes les étoiles. parfois tu t’endors là. parfois on te traîne à une fête jusqu’à deux heures du matin. tu passes du temps avec ton copain, quand l'envie vous prend. tu sais jamais trop ce que le lendemain te réserve. et ça te plaît.  

the castaway ☼ auberge située dans une grande maison de deux étages ressemblant davantage à un manoir dans le style victorien. le lobby n’est pas très grand, mais a tout ce qu’il faut pour servir les clients qui débarquent. des prix abordables, une dizaine de chambres. un petit salon où prendre un café ou un jus d’orange au petit matin, une grande galerie où s’attarder. des fauteuils, des chaises berçantes, un hamac accroché au grand arbre devant. toutes les chambres sont à l’étage, décorées de manière colorée. deux lits, plus souvent, parfois un seul. des salles de bains partagées ou privées, selon le choix et la disponibilité. quelques employés à l’accueil, pour l’entretien, pour tout le reste. ouvert jour et nuit tout au long de l’année, un lieu où on aime se rassembler. la musique y est presque constante, sauf pendant la nuit, les fenêtres ouvertes pour laisser passer la brise. facile d’accès depuis la plage, quelques places de stationnement autour. un ballon de plage comme dans castaway, dans le lobby, juste à côté de la photo des premiers propriétaires. (idée 1, 2, 3, 4)

varia ☼ tu n'as pas de permis, mais tu sais conduire. t'aimes pas trop ça, par contre, c'est ta soeur qui se sert de la voiture. toi, tu préfères le skate, et tu te déplaces presque toujours sur ce dernier. il est usé, il est rouillé, mais c'est le tien. -- tu adores nager, y'a rien de mieux pour toi. dans l'eau dès que tu peux, tu plonges plutôt bien aussi, mais le surf, c'est pas ta force. -- tu carbures au café, t’as toujours besoin d’une tasse ou deux pour passer une bonne journée. ta possession la plus précieuse ? sans doute la machine à café du lobby, au castaway. -- tu as cette capacité de pouvoir dormir n’importe où, n’importe comment. que ce soit dehors, dans le hamac sur ta galerie, dans ton lit, sur la plage, dans la voiture, peu importe. -- etc.